Le quartier de la Cayolle, situé entre le Parc National des Calanques et la ville de Marseille a une histoire particulière. Il s’est érigé au sortir de la guerre sur l’ancien camps du Grand Arenas. On peut y lire le récit des migrations avec l’arrivée de plusieurs communautés: prisonniers russes et allemands, travailleurs coloniaux indochinois, juifs en partance pour Israël, immigrés maghrébins, familles roms ou marseillaises expulsées en quête d’un relogement.
Ce fut longtemps un lieu de transit, de mise à l’écart. Une terre d’accueil et de solidarité également. Les choses se sont doucement délitées dans les années 80. On dit de ce territoire qu’il est «un morceau des quartiers nord tombé dans le sud».
Un important programme de rénovation urbaine est en cours. Un quartier en voie de gentrification. Ici, l’urbaniste parle de «renouvellement urbain», de «décloisonnement social», de «géographie rêvée», de «zone neutre».
Certains habitants ont trouvé les clés et le discours. Les autres semblent mis à l’écart. Engloutis par un quotidien difficile, un monde rétréci, une colère sourde.